Gérer la malpropreté ou
le marquage de territoire :
LA SOLUTION EST TOUT, SAUF DANS LA PUNITION
La malpropreté et le deuxième motif de consultation chez un
vétérinaire.
Elle est encore trop souvent une cause d’abandons.
Le chat a d’instinct la notion de propriété. A l’état
sauvage, c’est un animal très solitaire et très attaché à
son territoire. Il va marquer de façons diverses les objets
qui l’entourent, les personnes avec qui il vit. Le
frottement contre les jambes ou les meubles, les griffades
sur les murs ou la moquette, est un comportement spécifique
aux félins. Le fait d’uriner est le marquage du territoire
le plus évident. Le comportement anormal consiste, pour le
chat, à ne plus respecter les limites qui lui sont imposées
et dont il a parfaitement conscience.
HISTOIRE DE L’ELIMINATION
Dans les trois premières semaines de la vie du chaton, c’est
la mère qui déclenche la miction et la défécation en léchant
la partie postérieure de l’abdomen ou la région ano-génitale.
La mère les absorbe en même temps pour assurer la propreté
du nid et pour limiter les risques de contamination
parasitaire. En plus, cela diminue les traces olfactives
laissées par les petits qui pourraient attirer les
prédateurs. Ce réflexe disparaît vers 22 à 39 jours de vie,
bien que neurologiquement, le comportement d’élimination
soit fonctionnel dès la deuxième semaine. Ensuite, les
chatons pourront éliminer par eux-mêmes. A partir de 5 à 6
semaines, les petits commencent à délimiter des aires
spécifiques : élimination, jeu, repos, chasse, alimentation.
L’aire d’élimination est la plus éloignée possible de l’aire
de repos.
Vers 30 jours, les petits s’approchent de la litière et
présentent quelques fragments de la séquence d’élimination.
Peu à peu, la séquence se complète et devient totale : le
chaton est propre.
Mais, parallèlement, le chaton va apprendre à marquer son
domaine : dépôts d’odeurs, vocalises, griffades. C’est un
comportement normal.
Dans un cas de malpropreté, il faut savoir :
1 - si le chat n’a jamais été propre
2 - si le chat est devenu malpropre
MISE EN GARDE : avant de conclure à un problème
comportemental, il faut toujours en premier lieu suspecter
une affection organique : cystite, néphrites, calculs
urinaires, bouchons urinaires, douleurs diverses (glandes
anales, articulaires…) ; mais aussi arthrose (chez le chat
âgé), lymphome digestif, leucose ou syndrome immuno-déficient,
comme le diabète. C’est pour cela, qu’un problème de
malpropreté nécessite une consultation vétérinaire.
1 - le chat a toujours été malpropre :
Dans ce cas, cela peut être :
- un mauvais apprentissage de la propreté, la mère étant
elle-même malpropre,
- un trouble du développement avec détachement précoce
d’avec la mère, chatons orphelins,
- un syndrome de privation, du parasitisme, de la
malnutrition, une carence protéique.
2 - le chat était propre et devient malpropre :
Dans ce cas, il faut faire la distinction entre marquage
urinaire et malpropreté, présence d’urines et/ou de selles.
Il y a deux types de dépôts d’urine :
-1 - LE MARQUAGE URINAIRE : cela correspond à
une séquence caractéristique. Le chat sent avec insistance
un support puis lui tourne le dos. Le chat est alors campé
sur ses quatre pattes, le dos tourné à l’objet, il lève la
queue et lance un jet d’urine vertical, appelés spots, sur
le support. La quantité d’urine émise est toujours faible.
Les objets marqués peuvent être très variés : meubles, murs,
portes, arbres, vêtements… Les mâles et les femelles
marquent. Le marquage n’est pas un problème lié à
l’utilisation du bac de propreté, mais il fait partie des
moyens dont dispose le chat pour signaler sa présence,
baliser les limites de son territoire.
Le dépôt d’urine a aussi une fonction anxiolytique
(notamment en cas de surpopulation ou d’arrivée d’un nouveau
congénère).
Certains facteurs peuvent déclencher ce comportement :
- femelles en chaleurs
- densité d’animaux : La surpopulation est une cause
majeure de marquage urinaire. Lorsque plus de 10 chats
vivent sous le même toit, il y a pratiquement 100% de
chances de voir apparaître du marquage urinaire. Une étude a
montré que seulement 25% des chats vivant seuls sont
malpropres contre 100% des chats vivant en communautés de
plus de 10 individus. Si vous avez plus de quatre à cinq
chats dans un petit espace, la malpropreté est inévitable
parce que leurs territoires se superposent. Cela
entraîne une anxiété qui favorise le marquage. C’est
flagrant chez les femelles pourtant stérilisées, mais en
surpopulation ;
- dépression chronique de l’adulte : apathie entrecoupée
d’agitation, succion (laine, oreilles, cheveux...),
boulimie, sommeil perturbé, miaulement au moment du coucher
;
- anxiété de déterritorialisation : due à un bouleversement
qui engendre une perte des repères. Cela évolue vers un
trouble de l’élimination. Certains chats se sentent menacés
si des chats vivant à l’extérieur urinent près de leur
fenêtre. Des chats errants qui passeraient près de la
maison pourraient être perçus comme menaçant leur propre
territoire. Le simple fait de voir par la fenêtre des
chats à l’extérieur peut suffire à ce que le chat ressente
la nécessité d’insister sur ses frontières ;
- dépression d’involution : due au vieillissement
cérébral du chat : chat confus, malpropre, qui erre sans
but en miaulant pendant des heures, vocalise la nuit,
parfois prend des objets dans la bouche, ingère des corps
étrangers ;
- les relations avec le maître sont aussi importantes
: une modification des horaires, des absences prolongées,
une séparation, la disparition d’un membre de la famille, la
naissance d’un bébé, des punitions, peuvent déclencher le
marquage. Il faut rechercher si dans l’environnement ou les
habitudes du chat, quelque chose est source d’angoisse, de
colère ou de frustration. Par exemple, lorsque le chat est
seul pendant la plus grande partie de la journée, le
marquage sur le lit ou les vêtements peut être dû à une
anxiété de séparation. Au contraire des idées reçues,
les chats n’aiment pas demeurer seuls, lorsqu’ils vivent en
appartement…
- 2 - L’ELIMINATION : le chat choisi un endroit
tranquille, constitué de matériau à gratter (litière, terre
de jardin...), le chat gratte pour constituer une cuvette,
fait volte-face, s’accroupit et élimine, puis, il recouvre
ses matières. Ce sont les odeurs qui déclenchent le
comportement de recouvrement. Ainsi, d’autres odeurs peuvent
déclencher le grattage : chat qui gratte à côté de son
écuelle avant ou après le repas.
Certains facteurs peuvent déclencher ce comportement :
changement d’habitude, modifications des relations avec le
maître) ;
- association avec des stimulis aversifs : ancienne cystite,
calculs urinaires, diarrhées, affections des glandes anales,
frayeurs (bruits), chat maintenu de force dans le bac !
LES TRAITEMENTS ENVISAGEABLES SONT LES SUIVANTS :
- facteurs liés à l’endroit où se trouve la litière :
litière mise dans un endroit trop bruyant, trop fréquenté ou
trop près de la nourriture ou de l’aire de jeu ou de repos,
ou encore placée dans un lieu trop étroit qui empêche le
chat de tourner autour voire dedans, déménagement
désorganisant les repères du chat. Faire attention à la
hauteur du bac chez les chats âgés ;
- facteurs liés au substrat : changement de litière, de bac
à litière (parfumée ou non, fermée ou non), litière pas
assez changée, partage du bac, changement de place du bac ;
- facteurs liés au milieu : anxiété (modification du
territoire)
Tout d’abord, ne pas nettoyer les endroits souillés avec
de l’eau de javel ou des produits ammoniaqués, dont
l’odeur est très attractive pour le chat. Privilégier le
vinaigre blanc (diluer dans de l’eau plate ou gazeuse) ou du
citron, dont l’odeur repousse le chat. Le nettoyage doit
être effectué avec une grande rigueur (la moindre goutte
doit être éliminée) afin de ne laisser aucune odeur qui
favorisera un nouvel incident.
Nettoyer, par contre, le bac à litière avec de l’eau de
javel ; rincer soigneusement.
1 - dans le cas de troubles du comportement de marquage
par dépôts d’urines :
- thérapie chirurgicale : castration des mâles et
stérilisation des femelles. Chez 90% des mâles, cette
intervention sera couronnée de succès. Selon une étude
américaine, 87% des mâles arrêtent le marquage une fois
castrés : 78 % stoppent immédiatement, 9% après quelques
mois. Cependant 13% continuent ; et l’on estime aussi que 5%
des femelles castrées continuent à marquer. Pour certains
d’entre eux, ils continuent non pas par envie, mais plutôt
parce qu’ils reproduisent ce comportement qu’ils ont appris
et exprimé pendant tant de temps.
- thérapie comportementale : supprimer le facteur
déclenchant s’il a été identifié. Quand les lieux de dépôts
d’urine sont peu nombreux, il est possible d’empêcher le
démarrage de la séquence de marquage. Pour cela, on peut
supprimer l’accès au support (fermer une porte, déplacer un
meuble…), modifier la signification du lieu choisi par le
chat (en faire une aire de jeux en y posant des jouets, ou
une aire d’alimentation en y plaçant un bol de croquettes),
modifier l’apparence du support (feuille d’aluminium ou de
plastique sur la zone souillée, scotch double faces). Si ces
méthodes échouent, on peut essayer une « réprobation » à
distance (pulvérisateur d’eau ; lancé de trousseau de clefs
par exemple ; de boulettes de papier SUR le chat ; mais cela
peut avoir un caractère anxiogène donc à éviter autant que
possible).
Il est également intéressant de tester la méthode qui
consiste à « prendre » un peu du pipi pour « initialiser »
la litière afin que le minou retrouve sa trace, son odeur.
D’une manière générale, l’essence de Valériane est également
efficace. Quelques gouttes dans la litière suffisent pour
attirer le chat. Elle peut être achetée en pharmacie.
- thérapie par confinement : confiner le chat pendant
un certain temps dans une pièce avec une litière et ses
affaires (gamelles, balles ; surtout pas de tapis ni de
serviette) pour lui réapprendre le bac. Quand le chat
recommence à uriner dans la litière, on lui ré-ouvre
progressivement les pièces de l’habitation une par une en
utilisant les phéromones.
Très utile pour les chats avec désorganisation du
territoire. Le chat apprend à gérer un petit territoire pour
ensuite pouvoir gérer un territoire plus grand. L’espace
sera petit à petit redonné au chat, par palier.
- thérapie par les phéromones de synthèse : seule ou
associée au confinement. Les phéromones présentent
l’avantage de ne pas avoir d’effets secondaires, d’être
naturelles, confortables et faciles à utiliser. Leur
efficacité a été démontrée, surtout dans le cas de détection
précoce, dans 95% des cas. Elles contribuent à rendre
l’environnement du chat plus apaisant. Il faut appliquer le
produit sur les endroits habituellement choisis par le chat,
les saillies du mobilier, à une vingtaine de centimètre de
hauteur sur ses lieux de passage. Avant de vaporiser, la
surface doit être nettoyée de toute odeur.
- thérapie par médicaments : consulter un
vétérinaire. Dans des cas de malpropreté persistante, une
administration de psychotropes (si état dépressif sévère) ou
des changements dans l’environnement du chat peuvent être
nécessaires. L’analyse de la situation environnementale par
un vétérinaire comportementaliste peut être très utile.
2 - dans le cas de troubles du comportement d’élimination
:
- thérapie comportementale : supprimer le facteur
déclenchant (marque litière, forme ou place du bac, nombre
litière, fréquence des nettoyages), et comme précédemment,
empêcher le démarrage de la séquence. Si le chat n’utilise
plus la litière à cause d’une aversion : il faut changer le
bac (couleur, forme, place) et/ou la litière et utiliser la
méthode du confinement.
Merci à Véronique, vétérinaire, pour son aide à
l'élaboration de cet article.
Quelle que soit l’origine de ce problème et les solutions
envisagées, je suis tentée de conclure en indiquant que
d’une manière générale, il convient de faire preuve de
patience… et de calme. Ne surtout pas frapper l’animal
et encore moins… lui plonger le nez dans son « forfait »… Je
l’ai lu souvent, malheureusement… C’est une hérésie absolue
!
D’autant que les félins sont, de nature, des animaux
propres, voire maniaques. La malpropreté les indispose et
peut engendrer des troubles psychologiques.
L’animal a le droit d’être considéré comme un être à part
entière, faisant partie de la famille, ayant une grande
sensibilité, de grandes facultés d’adaptation et de
compréhension. Donnez-lui du temps, en quantité et en
qualité. Les heures de jeux et d’attention que vous lui
offrirez instaureront un climat de complicité, de confiance
et de tendresse qui rendront votre chat heureux.
Dès que la situation commencera à évoluer favorablement,
n’oubliez surtout pas de le complimenter. Les félins
sont très flattés par cette marque d’attention. Avez-vous
remarqué le regard satisfait d’un chat qui est félicité pour
sa beauté, son intelligence et . . . sa propreté !
Extrait « les Chats du Maquis », Auteur : Rose
Comment éliminer une odeur de pipi de chat ?
Astuce de grand-mère
Commencez par absorber le maximum d’urine avec les
chiffons.
1-Versez ensuite de l’eau gazeuse sur la tache pour
éliminer l’odeur. Laissez agir quelques minutes.
2-Terminez en vaporisant un mélange de vinaigre
blanc et d’eau.
3-On peut ajouter du bicarbonate alimentaire
également, laissant agir quelques instants.
Ingrédients
-Eau gazeuse
-Vinaigre blanc
-Bicarbonate alimentaire
Equipement
-Des chiffons
Bonne
lecture !
Pascale
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